9 JUILLET

A notre réveil, tout le monde est en forme et en particulier Jaja. Ouf ! Après notre petit déjeuner pris dans la cuisine commune, nous partons découvrir cette ville de San Cristobal De Las Casas. Nous sommes à 2.140 mètres d’altitude, il fait un largement plus frais que ces derniers jours, et la petite laine est donc de rigueur en ce début de matinée !

La ville, qui tire son nom de l’évêque missionnaire Bartolomé De Las Casas, grand défenseur des Indiens, est la plus vieille cité Espagnole de l’état du Chiapas et ses rues étroites, ses arcades autour du Zocalo, ses maisons basses et colorées lui donnent un caractère très agréable à l’œil. Beaucoup de boutiques en tous genres parsèment aussi la ville et attirent grand nombre de visiteurs de tous pays.

Tout au long de la journée nous flânons sur les différents lieux intéressants de la ville et parcourons, comme à notre habitude, le grand marché local, certainement l’un des plus beaux depuis notre arrivée sur le Mexique. Fréquenté par bon nombre d’indiens, les Tzotziles, venus des villages voisins vendre leurs productions légumières ou artisanales, ce marché est très coloré (dans tous les sens du terme) et nous permet d’être au plus près  des Mexicains qui, là encore, ne sont pas avares de sourires et n’hésitent pas à discuter avec l’étranger (très peu !) de passage.

SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS (84)

Nous revenons en fin d’après midi vers notre AJ où nous faisons la rencontre de deux jeunes Belge, lui depuis 5 mois au Mexique pour des études et elle depuis 1 semaine … pour des vacances. Nous discutons un bon moment ensemble et recevons de leur part plein d’infos concernant notre fin de parcours, sur Mexico en particulier. Merci à eux !

Fin de soirée classique par la suite.

 

 

10 JUILLET

Aujourd’hui, nous partons pour San Juan De Chamula, petite village Indiens de la communauté Tzotziles, réputé pour l’extravagance de son église et de ses paroissiens, ayant une curieuse façon d’exprimer leur foi, à mi-chemin entre catholicisme et … euh … leurs rites à eux ! Pour s’y rendre, un quart d’heure de marche à pied et un « Collectivo » qui, une fois chargé comme un bourriquet, part à toute « berzingue » en enchaînant virages et topes.

Une fois sur le lieu, quasiment zéro touristes étrangers et on perçoit une grande réunion sur la place du village, où seulement les hommes sont représentés, habillés de sortes de peau de bêtes noires. Après quelques invectives (?), tout ce petit monde, d’un pas décidé, prend la direction de la mairie locale.

Mais si nous sommes là, c’est donc pour l’attraction que représente l’église. Pour y rentrer … droit d’entrée de 20 pesos par personne, afin d’obtenir l’autorisation de visite, fait d’un papier traduit en trois langues, dont le Français. On nous précise qu’à l’intérieur les photos sont interdites sinon « pasar la tarde en prison sin comer » plus une amende conséquente et confiscation de l’appareil  !!

Une fois la porte poussée, c’est une vision surréaliste qui s’offre à nous, loin de la perception que nous avons de nos églises. Pas de bancs ni de chaises, des aiguilles de pin jonchant la presque totalité du sol, une soixantaine de verrières, faisant le périmètre de l’église, avec chacune un saint différent : San Miguel, San Bartolomé, San Rosario, San etc, etc … et bien sur San Juan qui remplace le Christ, avec dans ses bras, un mouton, l’animal sacré des Tzotziles.

Dans un brouhaha incroyable de prières, d’incantations, de dévotions, d’odeurs d’encens, de cierges brulant par millier et de fleurs en pagaille, les Chamulas (sorciers locaux) invitent … moyennant pesos, les Mexicains à se faire bénir.

Le dévot allume 24 bougies, dont il fait fondre la base afin qu’elles tiennent debout sur le sol, pose 4 verres en forme de croix de part et d’autre des petits cierges, dans lesquels, un œuf dur soigneusement « coquer », vient prendre place. Une fois cela fait, il psalmodie, bénit et entre en communication avec le saint devant lequel il se trouve. Les Mexicains, mains croisées devant eux, attendent la fin du rite avant d’être bénit à leur tour et recevoir les vœux du Chamulat ! Cérémonie emprunte d’un grand mysticisme … et en totale opposition avec ce que nous connaissons chez nous !

JP, devant un tel spectacle et bravant l’interdit, ne peut résister à prendre une photo, et c’est en sortant à peine de sa poche l’objectif, qu’il prend un cliché immortalisant l’instant ! Arrivant à la porte de sortie, un homme, muni d’un talkie-walkie, lui tombe sur le dos, rejoint par deux autres villageois à la mine patibulaire. Gros coup de chaud, car ils demandent à voir l’appareil et visualiser les photos … Une seule apparait, de piètre qualité, car fait sauvagement. Dans un Espagnol que JP feint de ne pas comprendre, les trois personnes réclament 1000 pesos … chacun, pour pouvoir garder la photo ! N’étant pas pour le racket, JP efface la photo devant eux et tourne les talons. A ce moment, un quatrième homme arrive, se présentant comme le responsable de la communauté paroissienne, et voyant que la photo est effacée et que l’Espagnol n’est pas le fort de JP, demande 20 pesos de dédommagement ! OUF ! JP appel Anne, qui sous un regard de braise voulant dire « bienfait »,  lui donne la somme correspondante. JP quitte l’église à pas feutrés, après un grand moment d’angoisse !

Par la suite, petite promenade dans le village où les habitants vous regardent bizarrement tout en essayant de vous vendre un tas de produits, puis retour vers San Cristobal De Las Casas où nous mangeons avant de partir vers « le Templo de la Guadelup », situé sur les hauteurs de la ville et donnant, depuis, son parvis, une belle vue sur cette dernière.

Nous finissons notre soirée dans les différents marchés d’artisanat, avant de rejoindre le terminal de bus où nous prenons un véhicule de nuit pour 11H00 de trajet devant nous conduire à Oaxaca (se prononce Oarara !). Ce soir il pleut …

 

 

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